Cameroun: Unité nationale

Le Cameroun avance implacablement vers la prospérité

Le 1er octobre 1961 les deux parties du territoire jadis partitionnées entre la France et l’Angleterre de 1916 à 1961 son réunifiées après des décennies de contacts et d’échanges entre leurs habitants et leurs leaders. Il y a 52 ans, les camerounais des deux rives du mongo décidaient d’unir leurs destins en se prononçant à une très écrasante majorité en faveur de la création d’un état unitaire. Cinquante-deux ans dans la vie d’un individu, dans un environnement où l’espérance de vie n’est pas assez élevée, c’est beaucoup.  Mais que valent 52 ans dans la vie d’un état ?  Beaucoup.

Dans un contexte où l’on a assisté ces dernières années à la naissance de certains états qui peinent toujours à asseoir leurs bases, il convient de saluer le chemin parcouru depuis le 20 mai 1972 par le Cameroun.

 Onze ans après le référendum qui a amené à la création d’un état fédéré, avec un ensemble de structures qui ont mis à mal le fonctionnement de l’état, le président Amadou Ahidjo décide le 20 mai 1972 de passer à un autre cap : la transformation de l’Etat fédéral en une République unie.  Le passage indiqué est le référendum.  La question posée au camerounais est simple « approuvez-vous dans le but de consolider l’unité nationale et d’accélérer le développement économique, social et culturel de la nation, le projet de constitution soumis au peuple par le président de la République fédérale du Cameroun et instituant une République unie du Cameroun ? »  Ce qui est loin d’être un simple changement d’appellation est plébiscité à une très large majorité par les camerounais des deux Etats fédérés.  La République unie du Cameroun voit le jour, et le 20 mai est choisi comme jour de la fête nationale du pays, afin d’exalter cet acquis cher qu’elle l’unité.

 Mais c’est 20 mai 1972 être aussi le début d’une longue marche qui n’aura pas été un long fleuve tranquille.  Les dix premières années de ce processus seront consacrées à la consolidation de cet acquis. Mais il faut dire que c’est l’avènement du renouveau national le 6 novembre 1982, qui a marqué un tournant dans la marche en avant du Cameroun vers l’affirmation de son unité.  Le nouveau président de la République donne le ton au moment de sa prestation de serment :  « j’entends alors avec l’aide de toutes les camerounaises et de tous les camerounais, et en ma qualité de président de la République, Chef de l’État et chef du gouvernement, m’acquitter de ce devoir sacré que m’impose la constitution à savoir, veiller à son respect, comme à l’indépendance, à la souveraineté, à la sécurité et à l’unité de l’Etat, assurer la conduite des affaires de la République, mon illustre prédécesseur n’a jamais failli à ce devoir, je n’y faillirai point », déclare-t-il.


De nombreuses situations auraient pu remettre en cause cet engagement à savoir le conflit frontalier de Bakassi entre le Cameroun et le Nigeria qui a connu son épilogue avec le verdict rendu par la Cour internationale de justice de La Haye le 10 octobre 2022 ; la lutte contre Boko Haram qui a vu le Cameroun se déployer pour mettre en déroute les velléités d’installation expansionnistes de la secte terroriste dans la région de l’extrême-nord ; les menées sécessionnistes dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest, où, profitant des revendications des syndicats d’enseignants et d’avocats, ont voulu pousser à la partition de l’état ; les tentatives de repli identitaire observées ces dernières années, accentuées par la montée en puissance des réseaux sociaux.  Chaque fois que cela va s’avérer nécessaire, le dialogue sera ouvert. S’il reste un partisan de la discussion, le président Paul Biya trace néanmoins la ligne rouge qu’il ne faut pas franchir : « l’unité du Cameroun est un héritage précieux avec lequel nul n’a le droit de prendre des libertés. Et quelle que soit la pertinence d’une revendication celle-ci perd toute légitimité si tôt qu’elle compromet tant soit peu la construction de l’unité nationale.

Nous devons rester ouverts aux idées mélioratives à l’exclusion toutefois de celles qui viendraient à toucher à la forme de l’Etat » souligne-t-il le 31 décembre 2016, lors de son message de fin d’année et de nouvel an 2017 à ses compatriotes. L’avènement du renouveau national est également caractérisé par une grande ouverture en ce qui concerne les libertés publiques. Il a œuvré à l’abolition des fameuses ordonnances de 1962 tant redoutées par les camerounais.

 Sur le plan institutionnel, de nombreuses modifications ont été apportées. Le 4 février 1984, une nouvelle modification de la Constitution est promulguée. La République unie du Cameroun devient la République du Cameroun. Le poste de Premier ministre est suspendu. Toutefois si l’application n’apparaît plus dans la dénomination, le Cameroun reste néanmoins un état unitaire.

Une autre modification constitutionnelle intervient le 18 janvier 1996 qui fait du Cameroun un Etat unitaire décentralisé. De nouvelles institutions à l’instar du Sénat et du Conseil constitutionnel qui sont opérationnelles depuis 2018 sont créées. Les régions ont emboîté le pas et sont également fonctionnelles depuis 2020. Le processus de décentralisation qui a commencé depuis 2010 va s’accélérant pour la mettre au cœur du processus de développement. Dans la même perspective, la commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme mise en place, mène inexorablement ses missions : faire davantage de la cohésion sociale, de l’unité nationale, un socle du patriotisme.

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